Trai’Elle est plus qu’une simple course; c’est un rassemblement qui unit des femmes de tous horizons, y compris des agricultrices, des entrepreneures et des militantes. L’événement a pour slogan « Courir pour la nature », soulignant l’importance du lien entre les femmes et leur environnement. Les participantes ont eu l’occasion d’interagir avec les communautés locales à travers diverses activités, telles que des ateliers sur le changement climatique et des actions de nettoyage pour valoriser les déchets plastiques
Le parcours sportif de Trai’Elle, organisé par Dar El Ain, a pour but de valoriser les efforts des femmes de Kroumirie, qui s’engagent à protéger leur terre et leurs ressources naturelles malgré des conditions souvent difficiles. Ce trail est bien plus qu’une simple course ; il symbolise la lutte quotidienne des femmes pour préserver leur environnement et garantir leur subsistance. Face aux défis imposés par les changements climatiques et la dégradation des ressources en eau, cette initiative sensibilise le public à l’importance de la protection des écosystèmes naturels.
En partenariat avec le WWF Afrique du Nord, Trai’Elle a récemment organisé un événement marquant pour mettre en lumière les tourbières de Dar Fatma, un écosystème rare et fragile situé en Tunisie. Ce site, classé réserve naturelle, constitue un habitat essentiel pour une biodiversité végétale unique, et il est crucial de sensibiliser le public à sa protection.
Asma Yahaoui, coordinatrice du projet zones humides au WWF, a souligné l’importance de cet événement en déclarant a Cosmos Media :« Cet événement est une occasion unique de sensibiliser à la protection des écosystèmes locaux et de mobiliser les jeunes générations. »
Les ateliers ont permis aux participantes d’explorer les trésors naturels de la région tout en prenant conscience des menaces qui pèsent sur ces écosystèmes, telles que le surpâturage et les effets du changement climatique.
Les tourbières de Dar Fatma ne sont pas seulement un site d’une beauté naturelle exceptionnelle ; elles jouent également un rôle vital dans la régulation des écosystèmes locaux. En tant que « boîtes d’archives » naturelles, ces tourbières conservent des informations précieuses sur l’évolution de la biodiversité depuis plus de 33 000 ans. Les études palynologiques menées dans cette région ont révélé des données sur les changements climatiques passés et l’évolution des espèces végétales, ce qui témoigne de leur valeur scientifique inestimable.
Le travail effectué par Trai’Elle et le WWF s’inscrit dans une démarche plus large visant à restaurer et protéger les zones humides en Afrique du Nord. En mobilisant les jeunes générations, ces initiatives cherchent à créer une conscience collective autour de la nécessité de préserver ces écosystèmes fragiles. Asma Yahaoui insiste sur le fait que « la sensibilisation est essentielle pour garantir que les futures générations comprennent l’importance de ces habitats et s’engagent activement dans leur protection ».
Mariem Ben Rebha, venue de Nafta, a partagé son émerveillement face à la beauté des paysages qui l’entourent. « C’est incroyable de découvrir la nature ici et de rencontrer des personnes qui partagent les mêmes valeurs », a-t-elle déclaré a cosmos media ,avec une lueur d’enthousiasme dans les yeux. Pour elle, ce trail n’est pas seulement une course, mais un véritable célébration du rôle des femmes dans la société. Elle incarne cette nouvelle génération de femmes qui s’affirment et s’engagent pour un monde meilleur.
Lela Ben Said, fondatrice de l’Hacienda Morneg, a également partagé son expérience touchante dans un panel de discussion intitulé Gardienne de la terre organisé par Cosmos Media.Le lendemain elle a insisté a participer dans la course : « Je suis venue de la montagne Bougarnine jusqu’ici, à Kroumirie, pour retrouver l’esprit de Dar Ain », a-t-elle confié a Cosmos Media , sa voix teintée de nostalgie. Dans les années 1970, elle était déjà une coureuse passionnée. Aujourd’hui, chaque foulée lui rappelle ces souvenirs précieux et lui redonne une jeunesse insoupçonnée. « Même si je n’ai pas terminé la course, c’est une expérience magnifique », a-t-elle ajouté en souriant, témoignant ainsi que le véritable succès réside dans le voyage et non seulement dans la ligne d’arrivée.
Emna Klai, représentant l’Association Eco Tourisme Environnement de Nabeul, a souligné un enjeu crucial : l’impact du changement climatique sur les femmes. « Ce circuit varié et magnifique m’a permis de découvrir des paysages à couper le souffle », a-t-elle déclaré avec passion. Pour Emna, chaque pas sur ce parcours est un acte de résistance et un appel à la préservation de notre planète. « Cela m’a donné l’énergie pour continuer la course et le combat pour la nature », a-t-elle affirmé pour cosmos media, inspirant ainsi toutes celles qui l’écoutent à rejoindre cette lutte essentielle.
Rania Mechergui, membre fondatrice de Dar El Ain et organisatrice de l’événement Trai’elle, partage son expérience et sa vision avec Cosmos Media : »En tant que cofondatrice de Dar El Ain, je suis profondément convaincue que les récits de ces femmes ne sont pas seulement des histoires individuelles, mais le reflet d’un mouvement collectif puissant. Lors de notre événement Trai’elle, j’ai vu comment chaque participante, par son engagement et son histoire personnelle, contribue à tisser un réseau d’inspiration et de soutien mutuel. Dans ce cadre naturel majestueux des Ballons des Vosges, elles trouvent un espace pour se dépasser physiquement tout en unissant leurs voix pour un avenir meilleur ».
Rania Mechergui ajoute que La course au féminin qu’ils ont organisée n’est pas simplement une compétition ; c’est une véritable révolution douce. C’est une invitation à célébrer la force féminine dans toute sa splendeur. Chaque pas dans cette course est une affirmation de leur engagement envers l’égalité et la durabilité. En partageant leurs expériences, les femmes ouvrent la voie à d’autres qui souhaitent emprunter le même chemin.
« Je suis fière de voir comment cet événement rassemble des femmes de tous horizons – agricultrices, entrepreneures, artistes – toutes unies par un même but : protéger notre environnement et célébrer notre force collective. Ensemble, nous construisons une communauté solidaire qui défend non seulement la nature, mais aussi les droits et le pouvoir des femmes. »Ajoute Mechergui dans sa déclaration a Cosmos Media.
L’événement récent a été bien plus qu’une simple rencontre ; c’était une véritable célébration de l’artisanat local et un puissant levier pour renforcer notre économie régionale.
Dans un contexte où les métiers traditionnels sont menacés, cette foire artisanale a offert une plateforme précieuse pour faire découvrir aux participantes la richesse des produits locaux.
« Nos métiers d’artisanat sont en train de disparaître, mais cet événement attire l’attention des jeunes et les sensibilise à la richesse de notre écosystème et de nos traditions » a déclaré à Cosmos Media ,Alexandre Rekik, directeur technique de l’événement. Il a souligné l’importance des ateliers organisés, qui ont encouragé les jeunes à renouer avec leurs racines et à envisager des solutions durables pour l’avenir de leur région.
Trai’Elle a offert aux participantes l’opportunité de renouer avec la nature tout en mettant en lumière les défis quotidiens auxquels les femmes de Kroumirie font face. Cet événement constitue une avancée significative dans la promotion du tourisme écologique et du développement durable à Aïn Draham. Les femmes tunisiennes ont ainsi exprimé leur engagement envers la protection de l’environnement, alliant sport et initiatives écologiques pour un avenir meilleur.